Des glaciers à la Bretagne

Après nos adieux (ce n’est peut-être qu’un au revoir, allez savoir!) au Chili, nous sommes de retour à El Calafate pour récupérer un nouveau paquet, Julie, le sœur de Céline. Nous allons enfin pouvoir découvrir les merveilles du coin, parce que mine de rien, ça fait bien 15 jours qu’on a mis pour la première fois les pieds ici et qu’on attend Julie pour aller découvrir le fameux glacier argentin, le Perito Moreno. Elle arrive enfin, fraîche et dispo malgré ses quelques heures de vol (elle habite à Brisbane, en Australie, et n’a rien trouve de mieux à faire que de passer par Paris pour rejoindre l’Argentine, histoire de gagner deux fois plus de miles!).

Pour compenser l’attente, on a décidé de faire une « totale » glaciers.

Nous commençons, au volant de notre bolide qui me donne forcément des frissons (une Fiat Uno certes bien plus jeune que feu la mienne, mais avec tellement moins d’options, si, c’est possible!) par rejoindre Puerto Bandera pour une croisière de 6 heures sur le Lago Argentino.
A bord d’un catamaran sur lequel nous ne sommes pas vraiment tout seuls, nous apprécions à leur juste mesure la beauté des paysages et des glaciers que nous admirons de près :

Du coup on se sent obligé de prendre la pose :

Après cette croisière fort agréable, nous rejoignons les plateformes d’observation au pied du Perito Moreno, c’est vraiment impressionnant de surplomber cette masse glacière. Nous ne regrettons pas de faire le déplacement en fin de journée, la lumière est splendide, ce qui ne sera pas vraiment le cas le lendemain matin…

Nous décidons ensuite d’aller planter la tente dans une estancia (ferme argentine) qu’on a repérée aux environs du glacier. Nous sommes complètement seuls au milieu de nulle part, avec comme compagnons pour passer la nuit quelques animaux du cru : moutons, oies et… un guanaco bien curieux. A peine éteignons-nous le moteur que le guanaco se rapproche dangereusement de notre Fiat, sans doute attiré par les odeurs de nourriture émanant du coffre. Les filles, apeurées, se précipitent à l’intérieur tandis que le « dresseur de Guanaco » qu’est Pierre l’attrape par le collier et l’éloigne sans que la bête ne bronche…

Le guanaco tentera par la suite de rentrer dans une des tentes, nous devrons donc faire appel à notre hôte, José,  pour qu’il enferme notre ami de la soirée loin de notre campement. Remis de nos émotions, nous pourrons aller déguster le cœur léger  le repas bien argentin (viande et vin) qu’on nous a préparé avec en prime une super vue sur les paysages patagons au coucher du soleil…

Le lendemain, nous avons à nouveau rendez-vous avec la glace, mais cette fois-ci il s’agit de « randonner », équipés de crampons pour l’occasion, sur le Perito Moreno. Après une rapide formation à la marche sur glace, nous découvrons le glacier de l’intérieur, et ma foi, ce n’est pas mal non plus!

Retour à El Calafate pour notre dernier dîner à quatre avant que Pierre ne rentre, déjà, à Paris… Je suis donc maintenant tout seul avec les deux sœurs pour encore 15 jours, trop dur pour moi!!!

On commence notre ménage à trois par une petite balade devant mener à un joli point de vue sur le Lago Roca. Le temps n’est pas vraiment avec nous lors de l’ascension et les filles laissent tomber à mi-chemin, il faut dire que Julie a depuis la veille un problème de patte folle et que Céline est atteinte de flemme aiguë… Ajoutez à cela un temps pas vraiment clément et hop je me retrouve à monter tout seul. Arrivé en haut, j’imagine effectivement que par beau temps ça doit être superbe, mais le ciel est bien gris, il pleut et le vent hallucinant qui souffle au sommet m’empêche de me poser tranquillement pour savourer le moment.

Bien sûr, comme pour les Torres del Paine, il a suffi que je redescende la moitié du chemin pour que le soleil revienne et que la vue se dégage… M’enfin! Pendant ce temps-là, les deux flemmardes lézardent au soleil.

Après moult hésitations sur la suite du programme, nous décidons de mettre cap au nord-ouest pour gagner la Patagonie Atlantique avant de redescendre sur  Ushuaia pour Noël.

Première étape à Puerto San Julian, premier endroit argentin jamais foulé par des Européens. En 1520, Magellan et ses hommes font en effet escale ici. Ils font connaissance avec les Tehuelches, très grands et pourvus de pieds immenses et les auraient baptisé « Patagons » en référence à leurs « pattes ».

En souvenir de cet événement, une réplique de la caravelle de Magellan a été construite sur la plage. La visite est assez expéditive mais nous permet de nous amuser comme des p’tits fous, hein Julie? ;o)

Mais la vraie star ici, c’est la côte atlantique. Un sentier côtier a été plus ou moins aménagé et permet d’admirer sur une vingtaine de kilomètres les belles falaises qui ne sont pas sans rappeler la Bretagne…

Nous reprenons la route du Sud  pour rejoindre le Parc Monte Leon, accessible depuis Piedra Buena. Ce parc, gratuit (chose rare en Argentine!), permet de rendre visite à une colonie de manchots, d’observer des lions de mer et d’admirer une île aux oiseaux. Le tout nous rappelle beaucoup la Péninsule Valdès , les baleines en moins.

Avant de passer la journée dans le bus pour gagner Ushuaïa, nous faisons halte à Rio Gallegos, la grosse ville du coin d’où viennent les Kirchner, à la tête du pays depuis 2003. Nous décidons de fêter Noël avec un jour d’avance en nous offrant un dîner dans le meilleur restaurant de la région où le couple présidentiel a, paraît-il, ses habitudes. Les couleurs hallucinantes du coucher de soleil égaient encore davantage notre apéro.

Plus de photos d’El Calafate…

Et de la Patagonie atlantique

 

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Patagonie des randos

Débarqués du Navimag au Chili, nous prenons vite la route d’El Calafate en Argentine car le vent et le froid chiliens ne nous inspirent guère pour attendre l’arrivée de Pierre. Un énième passage de frontière plus tard, nous voici rendus dans la Mecque touristique du Sud argentin, avec ses flopées de touristes, ses magasins de souvenirs et… ses prix patagons! Un signe qui ne trompe pas, il y a la queue en fin d’après-midi aux distributeurs car ici, on dépense ses sous pour faire le plein d’excursions au grand air. Nous nous réservons ces visites pour plus tard, en quatuor avec Julie.

C’est un ami tout fourbu et à peine sorti du boulot que nous récupérons, motivé comme toujours par la nature et les programmes sportifs. Ca tombe bien car nous partons sans plus attendre pour El Chalten dont la renommée en matière d’alpinisme dépasse les frontières argentines. Durant quatre jours, nous aurons une chance extraordinaire avec le temps et un ciel magnifiques qui nous permettent de découvrir les sommets alentours. Dès notre arrivée en bus dans cette « ville » – la dernière née des villes argentines, fondée dans les années 1980 pour assoir la légitimité sur ces terres par rapport au rival chilien, et qui a la particularité d‘avoir prévu un cimetière resté vide jusqu‘à ce jour – le premier point de vue sur le Monte Fitz Roy et le Cerro Torre nous met en appétit pour les randos.

Nous passerons quelques jours bien agréables dans le coin, à randonner à la journée dans le parc Los Glaciares. Rien à redire, sentiers bien tracés et fréquentés, beaux paysages, super météo… De quoi bien occuper nos journées, avant d’aller le soir, au choix, se boire une petite bière à la micro brasserie locale, se manger une soupe de potiron, déguster une glace au calafate (baie locale proche de la myrtille), manger un bife de lomo sauce malbec… Après l’effort, le réconfort comme on dit!

Après cette petite mise en jambe, nous passons une journée de bus pour retourner à… Puerto Natales, cela faisait longtemps! Cette ville est donc le port de débarquement du Navimag, mais aussi et surtout le point de départ pour le Parque Torres del Paine, un bijou de nature chilien. On trouve ici tout ce dont un randonneur peut avoir besoin, de la tente au réchaud en passant par les chaussures de marche et les guides et cartes du parc. Nous emmenons Pierre à un briefing réalisé par un hôtel de routard: que prendre, où s’arrêter dormir, comment faire son sac etc. Le tout mené tambour battant par Barney, un Américain qui connait son sujet et a le don d’en rajouter sur le côté extrême de la chose. Comme prévu, Pierre est Barneyaddict et suivra à la lettre toutes les consignes!

C’est que nous avons prévu de marcher cinq jours en totale autonomie, ce qui veut dire porter la tente, la popote et tutti quanti. Dans ces conditions, pas étonnant que nous ayons porté les mêmes vêtements pendant 5 jours… Comme quoi, on se rapproche du style cracra d’amis bien connus qui se reconnaîtront!
Deux heures de course, 3 empaquetages-vidages de sacs plus tard et après un bon repas pour se donner des forces, nous voilà partis!

Que dire de ces cinq jours de marche? Nous avons eu là encore bien de la chance avec les conditions météo; on nous avait promis un vent à nous faire tomber par terre, de la pluie, grêle, des pieds trempés en permanence etc. Nous avons connu un grand vent le premier jour mais un bref moment seulement, avons à peine eu quelques gouttes de pluie et toujours campé au sec et sans grand froid. Notre parfait petit homme Quechua a pu tout de même arborer un instant le masque de ski, sait-on jamais!
On a manqué de chance le dernier jour, levés à 4 heures du matin pour grimper au mirador des Torres del Paine : nous les avons vues enrubannées de nuages sous un peu de pluie à l’aube. Un peu rageur lorsqu’un soleil radieux brille à midi,alors que nous sommes sur le chemin du retour, déjà loin de là, mais bon! Pas étonnant que pour nous, à la différence de beaucoup, les “tours” ne restent pas le point d’orgue du trek.

Pour nous, les paysages les plus marquants du parc restent ceux du Glaciar Grey, notre premier glacier. Il y a bien eu le Pie XI, vu du Navimag mais sous un tel mauvais temps que notre surprise est totale lorsque nous approchons de l’immensité bleutée. Une fois au camping, nous profitons d’une belle lumière pour prendre le temps de voir le glacier craquer et s’éclairer au gré des rayons.

Les paysages des rives du Lago Nordenskjöld nous ont également envoûtés et ne sont pas sans me rappeler l’Ecosse. Les eaux du lac passent du turquoise au vert-gris au fil des nuages.

Nous sommes tout de même bien contents de poser les sacs en rentrant à Puerto Natales et de prendre une douche salvatrice. Ceci dit, Pierre a été bien courageux puisque par deux fois, il fait trempette dans les lacs (enfin jusqu’à mi-mollet, n’exagérons rien) pour se faire une beauté.

Pour notre dernière soirée au Chili (celle de Pierre, mais aussi la nôtre, gloups) nous nous offrons un bon restaurant (ça change!). Pierre découvre les joies du pisco sour; nous regretterons du Chili ses p’tits dej’ chiliens à la mode allemande!

PS: Puisque c’est le moment, on en profite pour vous souhaiter une très belle année 2010!!

Photos des randonnées autour d’El Chalten

et du trek dans Torres del Paine

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Vers le Grand Sud

La descente vers le Grand Sud se fera donc finalement à bord du Navimag, mais il nous faut d’abord regagner le Chili. Une demi-journée de bus nous propulse à Puerto Varas, petite ville portuaire possédant bien plus de charme que sa voisine industrielle, Puerto Montt, d’où le Navimag lève l’ancre.

 

Nous retrouvons par hasard Paula à l’hostel et partons ensemble voir les Saltos del Petrohué dans le Parc Vicente Perez Rosales. Nous sommes tous trois sous le charme de l’endroit car nous ne pensions voir qu’une « vulgaire » cascade et nous découvrons d’ impressionnantes chutes d’eau avec en arrière fond le volcan Osorno, c’est sublime ! Une petite balade nous amène ensuite au bord du Lago Todos Los Santos.

 

 

 

Le soir, la fête bat son plein dans notre hostel, le Margouya, et nous faisons connaissance avec une joyeuse bande également sur le point de rejoindre Puerto Natales à bord du Navimag. Nous partons tous le lendemain matin à Puerto Montt, où nous avons le temps de visiter le marché aux poissons et d’y déjeuner dans un des nombreux bouis-bouis à touristes. On aura même la joie de boire un verre de Té Negro, qui est en fait le nom d’un fameux vin (« embouteillé » en Tetrapak) servi dans une tasse de thé!

 

 

Nous sommes chargés comme des baudets lorsque nous embarquons à bord du Navimag car les consommations y étant réputées chères, tout le monde a fait le plein de bière, de vin et de cochonneries diverses pour agrémenter apéros, repas, et temps morts de la journée… Nous nous retrouvons sur le pont après installation dans les cabines et la bonne nouvelle c’est que tout le monde a été surclassé car le bateau est loin d’être plein : de notre côté, nous sommes bien quatre dans la cabine mais nous avons droit à un hublot, grand luxe réservé normalement à la catégorie supérieure.

Les quatre jours de traversée sont bien agréables, nous avons prévu tout un programme (en particulier de rattraper le retard du blog…) que nous ne tiendrons évidemment pas, il est si agréable de rester plantés dans les fauteuils du bar à papoter ou à bouquiner ou de se balader sur le ponton pour admirer les paysages grandioses que nous parcourons. Le temps change très vite, dans la même journée nous pourrons avoir pluie, neige et grand soleil, mais nous nous estimons chanceux car nous avons un grand beau temps au départ et le dernier jour, ce qui nous permet d’admirer de magnifiques panoramas grâce en particulier aux nombreux fjords au milieu desquels nous voguons.

 

 

Moins chanceux lorsque nous approchons du glacier Pio XI mais nous nous sommes tout de même bien amusés (et caillés) sur le pont, avec notre petite bande qui a pris de l’ampleur au gré des rencontres sur le bateau. On profite ce même jour d’une accalmie pour découvrir Puerto Eden, village au milieu de nulle part qui a vraiment des allures de bout du monde… .

 

 

On comprend mieux l’originalité de la croisière et l’isolement de Puerto Eden en jetant un coup d’œil à l’itinéraire (en rouge). Au total, nous aurons parcouru 1500 km de fjords.

Itinéraire Navimag

Itinéraire Navimag

L’ambiance est excellente à bord et nous avons même droit, le dernier soir, à une soirée Bingo prétexte à réunir les passagers avant une folle soirée endiablée où notre bande internationale met le feu au dance floor, c’est la grosse teuf!

 

 

Nous arrivons en force à Puerto Natales, point de départ des randonneurs voulant aller faire le fameux « W » dans le parc Torres del Paine (on en reparlera). Nous avons prévu de faire ce trek mais avec Pierre, que nous devons d’abord aller chercher en Argentine ; nous quittons donc notre petite bande qui s’organise pour ces cinq jours de marche. Après un dernier repas tous ensemble, nous filons à El Calafate où Pierre nous rejoint deux jours plus tard, le temps pour nous de peaufiner le programme qu’on lui a concocté.

Plus de photos de Puerto Varas…

…et de la croisière

PS Et bien sûr nous vous souhaitons à tous un joyeux Noël, que nous passerons de notre côté à Ushuaïa, à suivre dans un prochain article…

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Du Chili à l’Argentine en passant par les lacs

Après les excès des dernières semaines, nous comptons nous mettre au vert et partons vers le Sud, en quête de nature, randonnées et d’un peu de calme. Nous arrivons à Talca dans la région de Maule où nous passons quelques jours. Histoire que le changement ne soit pas trop radical non plus, nous visitons une ultime bodega, une jolie propriété au charme colonial. Pour autant, les vins sont loin d’égaler ceux de la vallée de Colchagua, mais bon!

Nous poursuivons la visite du coin en empruntant un vieux train pour effectuer le trajet pittoresque vers Constitucion, une petite ville en bord de mer, que nous découvrons endormie… Le charme de voyager hors saison! On trouve tout de même un petit resto pour nous concocter des empanadas fameuses aux crevettes. Un autre jour, on flâne dans les villages alentours dotés de quelques vestiges coloniaux, une jolie place, de vieilles maisons colorées…

Nous partons ensuite dérouiller un peu nos jambes, avec une randonnée d’un jour ayant pour but un vieux plateau de lave situé au cœur d’un parc. Les paysages sont superbes sous le printemps: les sommets andins sont enneigés, les rivières sont hautes… mais nous trouverons un plateau de neige balayé par le vent, en lieu et place de la lave. La vue nous récompense de nos efforts.

Avant de partir pour la région des lacs, on fait un dernier arrêt à Valdivia, sur la côte. Ronan a en effet repéré que c’est ici que se trouve la brasserie Kunstmann, qui produit les meilleures bières d’Amérique du Sud d’après les guides, et ma foi, on est assez d’accord. Les lions de mer du marché au poisson (super saumon fumé pour une bouchée de pain!) sont l’autre curiosité du coin.

On traverse le pays d’ouest en est (150 km à peine) et on se retrouve à Pucon dans les Andes patagonnes. La bourgade a un emplacement idéal: au pied du volcan enneigé Villarica dans la région des lacs, c’est le paradis des sports de nature: randonnée bien sûr mais aussi kayak, canyoning… Malheureusement et malgré notre patience, on a juste réussi à entrapercevoir les charmes de la région, la pluie ayant décidé de jouer les trouble-fêtes… Tant pis pour l’ascension du volcan dans la neige et la descente en luge. On s’est consolé avec une petite rando sans pluie malgré le ciel chargé et par les thermes qui restent agréables et bien plus chauds que l’eau de pluie!

Un peu lassés par le temps, on traverse une nouvelle fois la frontière puisque les Andes sont censées arrêter les nuages venant du Pacifique. Il pleuvrait donc au Chili et ferait beau en Argentine? Allons voir, d’autant que la région des lacs argentine n’est pas avare de beautés. Pourtant, c’est un déluge qui nous accueille à San Martin de los Andes, et les rues de la ville me rappellent Saint-Paul en temps de pluie: on est obligé de sauter pour éviter les « flaques » ou plutôt le flot d’eau que les voitures nous envoient. Mais avec les sacs sur le dos, on est loin d’approcher les records de saut en longueur et on arrive trempé à l’hostel.
Avec encore de la patience, le beau temps finit par revenir. On en profite pour faire une journée de marche autour du lac Lacar, particulièrement agréable au printemps. Puis, on fait une excursion organisée pour approcher la star du coin, le volcan Lanin, lui aussi enneigé et faire une croisière sur un lac d’origine glaciaire (comme tous ceux du coin) admirer les paysages de forêt patagonne.

A cause du temps, nous devons faire une croix sur la route des sept lacs qu’on avait imaginé un temps parcourir à vélo. Tant pis, nous nous rendons directement à Bariloche, la ville phare de cette région magnifique qu’on aurait aimé pouvoir découvrir avec plus de soleil. Bariloche, c’est un peu le Saint-Tropez argentin version montagne. L’hiver, c’est la capitale de la jet-set venue skier et toutes les stars possèdent des propriétés dans le coin. Mais c’est aussi la capitale du chocolat argentin et une ville de plus où les glaciers abondent, on a été obligé de goûter…

La chance est avec nous lorsque nous montons au Cerro Campanero, en télésiège, admirer le panorama. Jugez-plutôt, pas mal non?

Il parait que l’endroit fait partie des 10 plus belles vues au monde d’après le National Geographic. Motivé par cette éclaircie providentielle, on poursuit la journée à pied et finalement sous la pluie. On se réfugie sous le porche d’une église pique-niquer et on se fait refouler du plus bel hôtel d’Argentine où on comptait prendre un pot. Peut-être à cause de nos imper trempés et de nos cheveux dégoulinants, qui sait…

Alors ce soir-là on étudie nos plans pour aller dans le Grand Sud, un peu lassés du temps. Les moyens de transport se font rares pour traverser des contrées inhospitalières et vides et on se creuse les méninges pour optimiser les temps de transport en bus. Mais c’est là que nous nouons connaissance avec Paula, une Belgo-Argentine charmante, qui nous parle de son embarquement prochain à bord du Navimag, bateau chilien bien connu des voyageurs désirant se rendre au sud. Il n’en faut pas plus pour nous faire changer d’itinéraire et repartir à nouveau vers le Chili!

Plus de photos du littoral et des lacs chiliens

Et plus de photos de la région des lacs côté Argentine

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La route des vins chiliens

La route des vins côté argentin, c’est bien! Mais l’idée c’était quand même d’aller aussi au Chili « goûter voir (oui oui oui) si le vin est bon ». Valparaiso, ville portuaire réputée pour ses collines aux maisons colorées, s’impose néanmoins comme étape avant de reprendre les dégustations.

Le port n’est pas vraiment le plus recommandable des quartiers, mieux vaut loger sur l’un des nombreux Cerros (monts) qui façonnent la ville. Nous nous installons chez « Filou », en plein cœur de Cerro Concepcion, choix que nous ne regretterons pas car l’emplacement est idéal et l’accueil, un peu « occidental » (à l’ouest quoi) mais sympathique. Malgré la mauvaise réputation de la ville (apparemment fondée puisque nous rencontrerons par la suite plusieurs voyageurs y ayant eu des problèmes) et notre évident manque de discrétion (des locaux nous ont à maintes reprises dit de ranger l’appareil photo que Françoise arbore pourtant en toute circonstance ou de porter les sacs à dos sur le ventre), nous passerons entre les mailles du filet et arpenterons tranquillement cette jolie ville, de jour comme de nuit.

La ville industrielle s’est peu à peu reconvertie en destination touristique et dans notre quartier, les taudis alternent avec les restos et les hôtels pour touristes… Le côté artiste (Pablo Neruda y a élu une de ses nombreuses résidences, la Sebastiana), les funiculaires et les pentes sérieuses achèvent la comparaison avec Montmartre. Mais ce Montmartre-là donne sur la mer et explose de couleurs…

Plus de Valpo

 

Même si la capitale chilienne ne souffre pas la comparaison avec son homologue argentine, elle demeure pour autant une ville agréable, avec ses quartiers branchés, ses « cerros » qui permettent de prendre un peu de hauteur et les Andes en toile de fond.

Bon, mais la route des vins dans tout ça? Elle a repris à Santiago-même, où à défaut de visiter des caves, nous avons vidé celles des restos où nous sommes allés déjeuner, composant nous-mêmes nos séances de dégustation après l’échec de notre tentative à l’Oenoteca, censée être the place to taste à Santiago et qui n‘offrait au final qu‘un vague bar où on pouvait commander du vin au verre… Les visites de la ville étant parsemées de « repas dégustation », nous avons maintenant étonnamment un souvenir assez flou de Santiago!

Les « dégustations » improvisées c’est bien, mais c’est aussi sympa d’aller visiter les caves pour de bon. Nous partons en « week-end » à Santa Cruz, au sud de Santiago, pour un tour des bodegas de la vallée de Colchagua. Nous choisissons cette vallée car les visites y ont meilleure réputation que dans la vallée de Maipo, plus proche de Santiago, mais aussi un peu parce que j’avais très envie d’aller visiter « Casa Silva » dont nous avions bu un vin qui nous avait laissé un très bon souvenir lors d’une fête dans la famille de Céline (les « Cousinades »).

Nous ne verrons que de grandes propriétés, toutes plus belles les unes que les autres, produisant des millions de litres de vin par an. La plupart des bodegas font aussi hôtel de luxe et restaurant gastronomique, nous mangerons divinement les deux midis et finirons dans un drôle d’état, car nous en sommes tous sûrs  maintenant, le vin chilien, lui-aussi, est bon!

C’est déjà l’heure de repartir pour mes parents avec qui nous avons passé de bons moments et profité pleinement des plaisirs de la table, aussi bien au Chili qu’en Argentine.
Nous restons quelques jours de plus dans la région de Santiago, le temps de changer de coupe de cheveux pour moi, d’aller voir un concours de rodéo sur le conseil de deux Français rencontrés à l’auberge et d’aller planter la tente que nous venons de récupérer dans le Cajon de Maipo.

Le rodéo à la mode chilienne se pratique par équipe de deux cavaliers et l’idée est de maîtriser une vache lâchée dans l’arène (media luna) , des points étant attribués en fonction de la qualité de la prestation. Nous étions les seuls touristes à assister à ce tournoi, réservé aux mâles, bien évidemment!

La randonnée dans le Cajon del Maipo n’avait rien de difficile, le but étant surtout de tester notre équipement avant la Patagonie… Les paysages ne sont pas mal du tout et nous avons « de la chance », il fait froid (nous devons traverser plusieurs fois la neige) et le vent souffle fort, ce qui sera sans doute le cas en Patagonie. La tente résiste bien au vent, quant à la pluie, il faudra attendre les treks « grandeur nature » pour s’en persuader! 

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